Expérience africaine

Expérience africaine

Choc des cultures

L'intensité du choc culturel varie selon le pays d'où l'on vient. En fait, on fonctionne tous avec des repères (langue, nourriture, architecture, comportements sociaux...) que l'on souhaite consciemment ou inconsciemment retrouver dans un nouveau pays afin de pouvoir se sentir quelque peu familier avec son nouvel environnement. Et plus les repères sont différents des nôtres, quasi inexistants voire absents, plus il est difficile de trouver ses marques. Un minimum de repères permet donc de rassurer, de donner ou redonner confiance à chacun même si, j'en conviens, beaucoup de gens choisissent l'expatriation pour y découvrir une vie en totale rupture avec leur vie quotidienne. Cela fait 15 ans que mon mari a quitté la France et moi, bientôt 12. Raphaël a vécu 7 ans en Espagne, 4 à Barcelone et 3 à Madrid, où nous nous sommes rencontrés et mariés. Quant à moi, j'ai habité à Madrid pendant 4 ans. Nous sommes ensuite partis à Londres, et ce, durant presque 5 ans. Aucun choc culturel n'aurait dû se produire dans la mesure où nous n'allions pas vivre une vraie "expatriation", à l'autre bout du monde. En guise de quoi, il s'agissait de 2 pays à la vie européenne, à 2 pas de la France. Et bien, détrompez-vous car même minime, le choc à bel et bien existé! Même si j'ai été heureuse dans ces 2 capitales, j'ai toujours considéré que Madrid et Londres étaient le jour et la nuit. L'Espagne est un pays où il fait beau, où on vit la nuit, où les gens se tutoient et font la fête. Londres est une ville où tout est onéreux, où il pleut très souvent et où les "businessmen" de la City déjeunent d'un sandwich devant leur ordinateur, où les poignées de main se font rares et où l'on apprend vite à respecter l'espace intime de chaque individu. Néanmoins, le vrai choc pour moi restera la destination suivante: la Roumanie. En effet, les premiers jours, les premiers mois m'ont paru violents. Avec le temps, j'ai appris à analyser et à comprendre mon mal être des premiers temps. Plusieurs facteurs l'expliquent, d'ailleurs. D'abord, j'arrivais de Londres où tout est aseptisé et où la politesse et la maîtrise de soi sont une règle d'or. Et puis, ce fut une décision rapide (48h!) suivie d'une installation-éclair le mois suivant. Je n'étais absolument pas préparée au paysage local: chiens errants, trous dans les routes, vieilles carcasses architecturales datant du Communisme etc. A cette liste, vint s'ajouter la dureté des bucarestois qui m'apparaissaient bien peu aimables et absolument pas souriants. Et puis, petit à petit, grâce aux discussions avec mes collègues roumains, j'ai compris que c'était un peuple fortement marqué par toutes ces années de Communisme. Un peuple marqué par la souffrance, habitué à se parler durement. Au bout du compte, je reste convaincue que nos meilleurs moments passés à l'étranger ont été nos années "roumaines". Nous y avons eu de bons copains de toutes nationalités et y avons beaucoup fait la fête! Par ailleurs, les Roumains adorent les enfants. Conclusion: avec le temps, j'ai réussi à apprivoiser le pays qui m'avait semblé le plus hostile...     

 



12/08/2008
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