Expérience africaine

Le week-end dernier nous avons eu « l'extrême » honneur d'être invités chez Lady Chacha et Julien à Kribi beach. L'envie d'une bonne coupure avec la routine doualanienne faisait, de toute évidence, l'unanimité. Enfin, c'est ce qui ressortait de notre conversation, 8 jours plus tôt, lors d'un goûter-piscine, qui se termina en apéro improvisé sur la terrasse du 7^e. Ah ! Comme il est doux de s'apercevoir que la vue imprenable de notre « home sweet home » suscite jalousie et envie…Trêve de plaisanterie, nous n'en étions pas là ! Je m'égare. Alors voilà, nous décidâmes d'accepter cette gentille invitation et de tenter l'aventure d'un week-end en compagnie de gens a priori sains, dotés d'un grand sens de l'humour et de générosité (ce qui n'est pas donné à tout le monde !), prêts à trinquer, intelligents (qui plus est) et SURTOUT heureux parents de 2 petits « anges », Achille et Auguste. Bref, des gens comme nous, donc.

Nous dévorâmes la semaine qui nous séparait de ce week-end sur la Riviera camerounaise ! Nous mîmes les bouchées doubles afin que, le vendredi au plus tard, nos impératifs professionnels soient bouclés. Nous nous comportâmes tels des enfants à qui on a promis une belle récompense s'ils travaillent bien à l'école ! Et puis, vint le moment du départ fixé à 10h le samedi matin. Réveillés depuis 6h32 déjà (l'avantage d'avoir des enfants, c'est qu'il n'y a plus besoin de réveil !), nous pûmes nous mettre en route dès 9h43. Je jubilai à l'idée de gagner de précieuses minutes pour savourer ENFIN cet instant de bonheur que devait nous procurer ce week-end à Kribi. Hélas, ma jouissance prit fin à la seconde même où je réalisai que mon Vanity Case (trousse de survie aurait été plus adéquate : pansements, spray anti-moustiques, COARTEM le fameux traitement antipaludique à toujours avoir sur soi…) était resté at home. Un demi-tour et une douzaine de salutations plus tard (gardiens, chauffeurs, techniciens, nounous, voisins, lézards & Cie), nous repartîmes vers le Sud Ouest du Cameroun. 2 heures et 14 minutes furent nécessaires pour venir à bout de notre périple. Nous décidâmes en effet de jouer la carte « prudence », ce qui dût sans aucun doute exaspérer Charlotte et Julien, à l'initiative d'une conduite en tandem !!! Mea Culpa ! La sortie de Douala côté Sud ressemble trait pour trait à la sortie Ouest – direction Limbé. Ayant fait une description on ne peut plus exhaustive de la traversée de Bonabéri dans mon article sur Limbé, je vous incite donc à y rejeter un coup d'œil afin de bien vous représenter la chienlit qu'offre Douala. Une fois extirpés de cet embrouillamini, la route est plutôt correcte et le paysage MAGNIFIQUE (Ah ! mes palmiers !!!). L'obstacle majeur reste toutefois les piétons sur le bord de la route. Et oui, l'Afrique, c'est ça aussi, comme tout pays sous-développé, j'imagine : des gens qui marchent, seuls ou en file indienne. Pour aller où ? Mystère. Je n'empièterai pas sur un domaine largement exploité par Ryszard Kapuscinski dans son chef d'œuvre sur l'Afrique, Ebène. L'ayant mentionné dans mon premier article, vous avez largement eu le temps de le lire, n'est-ce pas ?! Il faut donc redoubler de vigilance afin de ne pas envoyer dans le décor un enfant sorti en courant de nulle part…

Au bout de notre voyage, nous découvrîmes Kribi, un vrai petit coin de paradis ou comment passer un week-end sur sa plage « privée ». A la différence de Limbé, plage volcanique, Kribi est une plage de sable fin. Beaucoup d'expatriés ont donc fait le choix de louer un bungalow les pieds dans l'eau. Leur démarche est la suivante : louer un bout de terrain au bord de l'eau avec une autre famille, ça rassure et c'est plus convivial. Ayant eu un vrai coup de cœur à la vue de cette plage calme et sauvage, nous espérons désormais y dénicher un havre de paix.

Nous exécutâmes avec sérieux nos tâches du week-end afin de ne pas décevoir Julien et Charlotte. Le programme établi par Lady Chacha étant bien chargé, nous nous vautrâmes en moins d'une seconde dans leurs canapés en osier afin d'y déguster de délicieuses brochettes de crevettes accompagnées de Champ' et de rosé. Voilà, comme vous pouvez le constater, tout avait été superbement orchestré! Et nous nous laissâmes donc bercer au rythme des vagues… Les enfants ont adoré se baigner dans la grande « piscine » et faire des châteaux de sables dans le « bac à sable » ! Bon, c'est sûr, leur maigre expérience au bord de la Mer Noire ne leur aura pas permis d'enrichir leur vocabulaire… Avec leur pôpa, nous sommes donc bien décidés à y remédier !

Le soleil était au rendez-vous. Tout était prévu, j'vous dis. Le samedi soir, nous avons donc eu le privilège d'assister à un splendide coucher de soleil. Le dimanche matin, pendant que Julien & Charlotte faisaient une « grasse matinée » et que les nounous petitdéjeunaient avec nos chérubins, avec Raphaël nous fîmes une promenade (c'est tellement rare ici) le long de la mer. Nous fîmes une foule de rencontres : des milliards de bébés crabes, une expat en plein jogging matinal et un charmant monsieur qui nous expulsa gentiment du tronc d'arbre sur lequel nous étions assis et refaisions le monde…pour y tailler sa pirogue ! Après deux jours de poissons grillés au BBQ, de crabes, crevettes et rosé, nous dûmes reprendre le chemin du retour vers Douala avant la tombée de la nuit (après, ce serait suicidaire).

Mille mercis à Julien & Charlotte (http://ladychacha.over-blog.com) pour ce week-end inoubliable !