Expérience africaine

Expérience africaine

La touffeur doualanienne -30/12/08

Alors, ça fait quoi de passer Noël au balcon ? Et bien, j'vais tout vous raconter jusqu'aux moindres détails. D'abord, comme nous sommes rentrés dans la saison sèche, il fait de plus en plus chaud… Comment décrire cette chaleur ?! : une fournaise. Je sais, je radote (remarquez, il y a de quoi devenir dingue !), je vous ai déjà parlé de four… Oui mais alors là, c'est tous les jours un peu plus chaud. Et quand les copains et les voisins vous disent que ce sera pire en janvier et février, pendant la « bonne saison », aux dires de ce charmant monsieur de Yaoundé, à côté de qui j'ai effectué mon vol retour Paris-Douala la semaine dernière, et bien M-ô-A qui aime pourtant bien la chaleur, ça me fait pâlir !!! En fait, c'est tout simplement impossible de profiter de la terrasse pour 2 raisons : 1) On cuit, on rôtit, on croustille ! & 2) Il y a un « petit » vent de sable assez impressionnant, venu du désert, qui sévit actuellement sur Douala : l'Harmattan. Charmant ! Alors, Noël au balcon, ce ne sera pas pour cette fois-ci ! D'ailleurs, TeClaire, notre nounou anglophone me confirmait aujourd'hui même, que cette tempête de sable sera pire en février. Chouette ! Je vous raconterai alors comment on survit dans les entrailles de l'enfer…

 

Le réveillon de Noël s'est donc passé en douceur avec Charlotte & Julien ainsi que Louisa, une copine restée en célibataire pour ce non-évènement. Le menu light a été respecté à la lettre tout comme la soirée a été bien arrosée. Enfin, pas pour mon paludéen de mari, qui s'est vu trinquer au Coca-Cola, les stocks de jus de tomate sur Douala étant épuisés !!! Nos pirates, quant à eux, ont profité d'Achillou et d'Auguste jusqu'au moment où Clément a rendu les armes tard dans la soirée, vautré dans le canapé. Nous avons donc levé les voiles et foncé à bâbord, afin d'arriver à bon port avant les rennes du Père-Noël ! Le plus comique dans tout ça, c'est que les petits anges, levés et assommés au petit matin, jouaient gentiment dans leur chambre, Papa Noël leur était visiblement sorti de l'esprit !!!

 

Raphaël, pour se remettre de son palu, avait pris son vendredi. Bah ouais, c'est sûr, faut plus rêver, Boxing Day, c'était dans une autre vie d'expats… Et là, tels deux petits vieux, nous avons hiberné pendant 4 jours ! Et dire que nous trouvions nos parents ringards à l'époque, quand ils faisaient la sieste le week-end… 4 jours à égrener tous les plaisirs de l'oisiveté. Hmm, quel délice de regarder ses enfants monter et démonter leurs Playmobils-on invente des histoires sans être sollicités, de profiter pleinement de son petit mari-banquier indispensable -cf jours fériés/vacances-portable à l'oreille…, de se rafraîchir chaque après-midi dans la piscine abandonnée par les expats rentrés au bercail pour les vacances de Noël, de se regarder des petits films qui remontent le moral (Le scaphandre & le papillon-sortez vos mouchoirs ; 12h08 à l'Est de Bucarest-Un film drôle et réfléchi(…)Télérama dixit, primé au Festival de Cannes- M-ô-A, j'ai pas bien saisi où il fallait rire, en fait).

 

Samedi, Raphaël, remis sur pied grâce à un remède de cheval, a même décidé de m'emmener faire une balade en voiture dans Douala, au bord du Wouri. Nous avons traversé un quartier typiquement africain où il m'était malheureusement impossible de faire des photos car trop visible. Et oui, les Camerounais n'aiment pas être pris en photo, que'qu'fois qu'il y aurait une mauvaise âme dedans ! Bref, Raphaël s'aventura jusqu'au bout d'un cul-de-sac où se trouve le Yacht Club dont on nous avait maintes fois  parlé. Demi-tour et CRAC, nous voilà tombé dans un trou d'1m50, masqué par des herbes. Qu'est-ce que t'as fait ? En plus, je ne peux plus sortir… Wahoo ! Nous sortîmes de la voiture côté conducteur. Vous m'direz que pour Raphaël, ça coule de sens. 11h s'affichait à ma montre. Il faisait déjà une chaleur écrasante. Souvenez-vous du four dont je vous parlais… Des hommes ont surgi de nulle part et tels des experts, ont tenté de soulever la voiture. Mais ce fut en vain car même en position 4×4, le Suzuki refusait d'obtempérer. Deux hommes en ben skin vinrent se joindre au spectacle. Puis, notre sauveur arriva : un Camerounais quinquagénaire du Yacht Club, vieil habitué des voitures plantées dans CE trou. No comment ! Il sortit son tracteur et des hommes l'aidèrent à attacher une corde sous le  4×4. J'ai hésité à sortir mon appareil photo pour immortaliser la scène en un joli cliché à mettre sur le blog mais, comment dirais-je ? Oui, c'est ça, je ne me sentais pas forcément à l'aise, en confiance, rassurée au milieu de ces hommes et surtout de nulle part… Une fois notre bolide sorti de son piège, Raphaël a distribué des billets de toutes les couleurs à ces gentils bonshommes qui ont coupé la corde avec une belle et longue machette (bouhhhh !) et nous sommes rentrés « au pas » à la maison, un affreux roulement de diling-dilong sous la voiture nous accompagnait pour tout bruit de fond. M-ô-A qui reprochais à mon cher et tendre de ne plus me surprendre, j'ai été servie…

 

 



30/12/2008
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