Expérience africaine

Expérience africaine

Partir, Revenir (par Raphaël) - 25/10/08

La Société Géniale ayant eu la « brillante » idée de m'envoyer participer à la Grande Messe Annuelle de notre Vénérable Institution, moi modeste employé d'une lointaine filiale, je me rendis donc à Deauville pour quelques jours. L'objectif était d'écouter la Bonne Parole de toute notre sage et éminente Direction Générale. Rassurez-vous, je vous épargnerai le résumé de ces présentations, au demeurant fort passionnantes, vu la conjoncture actuelle…

 

 

Avant le début de ce séminaire, j'ai eu l'opportunité de revisiter Deauville, ses célèbres planches et son joli centre, sans la cohue des estivants. Une relation toute particulière m'attache à cette ville puisque j'y ai passé toutes mes vacances d'enfance et d'adolescence. Cela faisait longtemps que je n'y étais pas revenu, hormis lors d'un court séjour avec Delphine, Antoine et Louis. Et là, le choc ! En l'espace d'à peine deux heures, j'ai redécouvert non seulement cette ville mais surtout un pan enfoui de moi-même… Bien sûr, j'ai eu le plaisir de revoir certains endroits tels que la Place Morny et ses fontaines, les planches (immortalisées par l'un de mes réalisateurs préférés, Monsieur Claude Lelouch), la rue Albert Fracasse ou encore Gontaut Biron, la villa de mon enfance (en triste état d'ailleurs), la « coccinelle » (lorsque nous allions avec mes frères et ma sœur embrasser Carlos et Mimi)… Bref, tant de souvenirs rejaillis tout à coup d'une boîte de Pandore, sur laquelle je n'ai aucun contrôle. Je me revoyais à bicyclette, manger des gaufres ou des glaces chez « Martine Lambert » et boire un Coca au « Drakkar ». J'ai alors réalisé que quelque chose avait profondément changé tandis que l'endroit était resté le même : j'avais simplement grandi et fui une partie de mon enfance sans bien savoir pourquoi… J'avais donc FINALEMENT mûri! Finalement, partir puis revenir avait été ma « madeleine de Proust ». Je dois avouer que c'est plutôt rassurant d'avoir sa « petite madeleine ». Tous n'ont pas toujours cette chance...

 

 

Et c'est là que j'ai pensé à mes enfants. En effet, bringuebalés entre Londres, Bucarest et Douala, ils n'ont pas eu, pour le moment, un lieu stable et permanent qui leur permette de se construire et d'avoir des souvenirs. Et dire que jusqu'à présent, je prenais tout cela pour des balivernes. Pour moi, le seul mouvement valable était la fuite en avant afin d'éviter de revenir vers le passé. Ce séjour à Deauville m'a fait prendre conscience, bien malgré moi, qu'il est nécessaire d'avoir des attaches quelque part. Un peu comme un Petit Poucet qui sèmerait des indices pour se retrouver entre l'enfant qu'il fût et celui qu'il est. D'ailleurs, comme le disait avec finesse l'un de nos amis, Bruno, « regarder dans un rétroviseur, cela te sert à avancer ».



25/10/2008
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