Expérience africaine

Expérience africaine

Qui a eu cette idée folle d'inventer l'école?-19/09/08

Et oui, comme Raphaël vous le disait si bien dans son article « Silence radio », depuis que j'ai repris le chemin de l'école, je n'ai plus le temps de tenir à jour mon blog. Zut et re-zut car je tiens à vous être fidèle. Bon, remarquez, Raphaël ayant pris la relève, il n'est pas complètement capoute (mon blog, bien sûr !), c'est déjà ça ! Donc voilà, comme me l'avait prédit mon 6ème sens, un poste s'est libéré la veille de la rentrée au Lycée Français de Douala… et comme super Delphine ne dit jamais non et que J'ADORE les défis, même si le TROUILLOMETRE est à ZERO !!!!! Je fonce. Enfin, disons que quand la veille j'ai découvert ma classe vide, ou plutôt juste avec des tables (sans casiers !) et des chaises, j'ai PANIQUE ! Et oui, j'ai flippé comme jamais auparavant. Je me suis vue appeler mon petit mari pour lui dire que je ne me sentais pas capable de me lancer, comme ça, sans rien, qui plus est dans un niveau où je n'avais pas encore enseigné. Mais que nenni, Raphaël ne m'a pas lâchée ! Hors de question que sa petite femme qui en avait vu d'autres auparavant baisse les bras. Alors, ce fut à grands coups de Méthode Coué, de compliments à gogo (comme ça fait du bien à entendre…) et de « j'te connais, si tu ne le fais pas, tu vas le regretter ! » que Raphaël m'obligea à retourner à mon poste. Et c'est en « bon petit soldat » (dixit mon ancien patron du Lycée Français de Bucarest) que j'ai pris les commandes de ma classe de CE2, le lendemain matin. Bon, c'est vrai, j'ai usé de mes talents d'impro et de mon sourire charmeur pour rassurer les parents à la vue de cette classe dépouillée ! Sans brosse et sans craies, il est vrai que ce jour là, je ne serais pas allée bien loin. Mais, relativisons, le jour de la rentrée, je n'allais pas non plus demander aux élèves de passer en revue un par un au tableau. Ma bonne humeur, leurs souvenirs de vacances (bons ou moins bons : cf. les devoirs de vacances qui vous pourrissent les vacances proprement dites !-Ah, bon ?!) et leurs premiers dessins (commençons par décorer la classe !) suffirent à passer une bonne journée. Pour tout vous dire, le stress est retombé à l'appel des élèves dans la cour. Moi qui, avant de partir de Bucarest, avais rêvé d'enseigner à des petits noirs (ils sont tellement craquants !), j'étais aux anges ! C'était tellement coloré ! En fait, sur 20 élèves attendus, 5 sont blancs (français et libanais : ah ! mes petits libanais, ils me manquaient aussi !) et les autres sont tout noirs !

 

Cela fait donc un peu plus de deux semaines maintenant que je fais face à des « Maîtresse, elle a dit que j'étais bête », « Maîtresse, il a dit que j'étais un salaud- gloups ! », « Maîtresse, il a pété, roté etc.-Bon, ça suffit maintenant !), « Maîtresse, c'est quoi l'accouplement ?- Non, vraiment, vous n'avez pas compris, pourtant sur l'image du livre page 6, on voit bien que le coq est SUR la poule !!! » (Ah ! Les Sciences ! Et dire que mon Antoine va découvrir tout ça cette année… Adieu innocence !). Des enfants tous aussi attachants les uns les autres, avec une histoire unique, des paroles innocentes qui me font sourire. Même si je passe le plus clair de mon temps à faire de la discipline ! Des gros bébés qui prennent la maîtresse pour leur Môman ! Bref, je vis en plein cœur du Petit Nicolas et je n'ai qu'une seule envie : leur faire aimer l'école à tous ces mômes ! Et ce n'est pas une mince affaire, croyez-moi ! Mais pour l'instant, même la tête sous l'eau, j'adore ça ! Alors, à bientôt pour de nouvelles aventures...

 



19/09/2008
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